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CAYENNE PALACE
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17 mars 2010

Le Pont ST-BENEZET

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La légende de Saint Bénézet

Au tout début du XIIIè siècle naît la légende de Saint Bénézet : un jeune pâtre de petite taille (Bénézet veut dire petit Benoît) vivant dans le Vivarais, entend une voix qui lui ordonne de construire un pont sur le Rhône à Avignon. Guidé par un ange, le berger arrive en Avignon où son projet provoque les railleries des habitants. Il prouve sa bonne foi en soulevant une énorme pierre et en la portant jusqu'au Rhône. Convaincus de la volonté divine, les habitants s'attèlent rapidement à la tâche et construisirent l'édifice.

Cette légende était racontée dans les paroisses par les frères du pont (ou frères pontifes) dans le but de récolter des fonds auprès des fidèles que l'histoire de Saint Bénézet devait toucher ; lorsque les offrandes se firent plus rares, la ville d'Avignon pris l'entretien du pont à sa charge.

Bénézet a vraiment existé, il est mort en 1184 et ne put donc voir l'achèvement du pont un an plus tard. Il fonda l'ordre des frères du pont qui n'étaient pas constructeurs, mais, récolteurs de fonds, on l'a vu. Frères hospitaliers, ils apportaient aussi des bienfaits aux malades et aux miséreux.

L'ouvrage

Le pont fut commencé en 1177. Long de 920 mètres, il comportait 22 arches et mesurait 4 mètres de large. Cet édifice imposant, que l'on appela la merveille du temps, a donc été construit en seulement 8 ans, jusqu'en 1185. L'étroitesse du pont contredit la célèbre chanson  : "sur le pont d'Avignon" on ne pouvait pas y "danser en rond", il semble pourtant que l'on ait dansé sous le pont, lorsqu'une auberge s'était établie sur l'île de la Barthelasse, au pied d'une arche isolée.

Avant le pont, on traversait le Rhône en barque, et ce fleuve que l'homme n'avait pas encore domestiqué, rendait la traversée quelquefois périlleuse. Arles ayant perdu son pont antique, celui d'Avignon devint le seul permettant de traverser le Rhône entre Lyon et la mer. La ville attira voyageurs, marchands et industriels et se développa rapidement grâce aux revenus générés par les péages. Nul doute qu'il a aussi penché en faveur d'Avignon, lors de la décision des papes de s'y installer, au XIV° siècle.
En 1226, après le siège terrible que Louis VIII fit subir à la ville, le pont fut détruit aux trois quarts. Quelques années plus tard, malgré les interdictions, les avignonnais se remirent à la tâche et le reconstruirent. Du précédent pont ne subsiste aujourd'hui que la chapelle dite basse car le tablier du second pont fut surélevé, la chapelle St Nicolas est dite chapelle supérieure car construite sur le nouveau tablier.

A partir du XVIIè siècle, la ville ne put supporter la charge des travaux d'entretien et de réparation. En 1603, suite à de fortes crues du Rhône, une arche s'effondre, puis trois autres en 1605. Les travaux de réparation ne débutèrent qu'en 1628, interrompus par une épidémie de peste, le pont ne sera utilisable qu'en 1633. Deux mois plus tard, deux nouvelles arches sont emportées par le Rhône. A cette époque, diverses manières sont utilisées pour traverser le fleuve. Une île, la Barthelasse aujourd'hui, s'était formée au milieu du lit du fleuve, on partait d'Avignon jusqu'à l'ile en bac, on traversait l'ile à pieds en suivant un chemin qui menait, par l'intermédiaire d'un escalier de bois, aux 4 dernières arches du pont, pour arriver enfin à la tour Philippe le Bel, en royaume de France.

Le pont menaçait tant de s'effondrer que les reliques de Saint Bénézet furent enlevées de la chapelle St Nicolas, en 1674. Elles furent tranférées au cloître des Célestins. Après plusieurs déménagement et une profanation en 1791, il ne subsiste que quelques restes de la dépouille, ils sont conservés à la cathédrale de Notre-Dame-des-Doms. Du pont lui-même, il nous reste les quatre célèbres arches et la tour Philippe le Bel, du côté de Villeneuve-lès-Avignon, et bien sur la célèbre chanson qui a fait le tour du monde.
Du haut du Rocher des Doms, et avec un effort d'imagination, on peut alors reconstruire le passé : le fleuve tourbillonant, imprévisible, inquiétant, d'un niveau beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui, l'ile de la Barthelasse, à peine en formation et la Tour Philippe le Bel à son extrémité, baignée par les eaux.

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Commentaires
C
Jolie page d'histoire, merci ! Je l'aime bien ce pont, si symbolique de la ville d'Avignon !
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C
Elles résistent ces 4 dernières arches, très sympa ton petit historique, car c'est vrai qu'en dehors de la chanson je n'ai jamais approfondi. Pourtant <br /> je l'ai souvent pris en photo mais pas avec l'APN mais avec mon vieux canon il faudrait que je scanne<br /> Merci pour le petit retour en arrière bises Patricia
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S
MERCI POUR CE JOLI RAPPEL HISTORIQUE! Je vais parler de ton blog à mon papa je pense que ça va beaucoup lui plaire! Bonne nuit! Bises SYLVIE
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M
Merci pour ce joli cours d'histoire<br /> Douce fin de soirée<br /> Monique
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M
Quelle jolie histoire qui nous replonge dans le temps passe et qui pour un instant nous fait revivre ce que nos ancetres ont traverse. Meme en vivant aux Pays-bas j'ai toujours chante et fait chanter cette chanson a mes enfants lorsqu'ils etaient petits (et aussi "Menier tu dors...." et oui ils connaissent leurs classiques!)Pour en revenir au Pont un jour peut-etre irai-je dessus, je crois -si je ne me trompe pas- que je l'ai apercu de loin en passant en train? La chansonnette est quant a elle assez gaie je trouve! Et meme jusqu'a aujourd'hui elle transporte sa gaitee jusqu'a nous. Merci de nous evoquer tout cela sur ton blog. Bises du plat pays (autres histoires de ponts...)xxx Bonne fin de soiree.
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