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CAYENNE PALACE
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19 mai 2010

Foire aux Chevaux (2)

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Après une bonne nuit dans la caravane, j'ai décidé de la rendre à son propriétaire et on retourne à la foire de BEDARRIDES.

Cette foire présente différents stands, (chevaux, équipements pour l'équitation, vêtements, spécialités provençales, vide-grenier - peut important cette année). Sans oublier les défilés des chevaux, des associations du village.

Beaucoup de monde admirent ses défilés. Les calèches sont décourées, les habits provençaux sont revêtus par les participants c'est la Carreto Ramado

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Aujourd’hui, Saint jean, Saint Roch, et quelques autres patrons de paroisse sont associés à la course de la Carreto Ramado, tradition aux sources lointaines et incertaines. Il s’agissait d’abord, et uniquement pour la Saint Eloi, d’un exercice d’habileté de la part des charretiers, ainsi que d’une fière présentation des animaux de labour, le tout lié à des fêtes villageoises.

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Si l’on se réfère à Frédéric Mistral, la sortie de la Carreto Ramado est tout d’abord associée à la Fête de Saint Eloi, et la première appellation en serait sans doute Carreto de Sant Aloi.

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Il faut savoir que ce personnage canonisé, surtout connu comme le ministre des finances du roi Dagobert, était originaire du Limousin. Patron céleste des orfèvres mais aussi de tous les travailleurs sur métaux, il est donc celui des maréchaux-ferrants. De là à ce qu’il devînt le protecteur des chevaux de labour, il n’y avait qu’un pas, vite franchi. Sur la lancée, on le fit aussi, en Provence, patron des "ménagers", c’est à dire des fermiers.

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Mais, très curieusement, les laboureurs de la Grèce antique célébraient, bien avant notre ère, une fête qui portait le nom d’Aloa... Le rapprochement phonétique est à faire.

Un autre indice permet de penser que l’origine de cette coutume n’a rien de religieux : jadis, en Provence, "faire Sant Aloi" (faire Saint Eloi ou Aloa ?) signifiait faire du tapage, s’enivrer et même... battre sa femme !

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D’ailleurs, le fait n’est pas exclusivement provençal et la carreto de Narbouno parcourait les rues des villages en fête, dans le sud de l’Aude, au siècle dernier. Il s’agissait là d’une charrette décorée et tirée par cinquante mulets.

Au caractère de célébration de la nature nourricière de cette fête s’ajouta, peu à peu, une tendance corporatiste, avec les confréries de charretiers. La course de la Carreto Ramado devint donc une véritable démonstration de savoir-faire. On prenait des risques en faisant courir très vite les chevaux et en négociant des virages acrobatiques.

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Mais l’occasion était trop belle aussi, pour les propriétaires des bêtes de trait, pour ne pas montrer leur richesse. Les harnachements rivalisaient de beauté et c’était un grand honneur que de pouvoir atteler un cheval parmi les 25 ou 30 qui tiraient la fameuse charrette. Un dicton nous reste encore, lorsque l’on veut parler des riches atours d’une femme ou d’une personne vêtue avec ostentation : "semblo un davans de Saint Aloi" (elle ressemble au cheval de devant de la charrette de Saint Eloi).

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Tout comme pour la préparation d’un char de carnaval, celle de la Carreto Ramado ne s’improvise pas la veille de sa sortie. On désigne pour l’année des responsables : des bailes.

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Des mois à l’avance, on discute. On retient les plus beaux colliers, les plus belles parures pour harnacher "à la mode sarrasine" les bêtes de l’attelage. La veille, on "arrame" la charrette c’est à dire qu’on pare de feuillage les brancards, les roues, les ridelles... On fleurit les colliers, on cire le cuir, on fourbit les grelots...

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Il arrivait parfois que, le samedi, on fit faire un petit galop d’essai à l’attelage, mais c’était surtout le dimanche matin qu’avait lieu la grande sortie.

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La messe se célébrait ensuite et l’après-midi, la carreto parcourait à nouveau les rues en fête. Les joueurs de tambourin et de galoubet prenaient place au milieu de la verdure et des fleurs pour rythmer son avancée...

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La coutume s’était peu à peu perdue, et l’apparition des tracteurs agricoles paraissait lui avoir asséné le coup de grâce. Mais la Provence, terre de maintenance, a réagi depuis. Lors des fêtes votives, la longue file des chevaux parcourt toujours les rues et les mots du poète sont d’actualité.

C'est sur cette dernière charette que nous quittons la Foire aux Chevaux....

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Commentaires
S
Encore des choses que je viendrai lire quand j'aurai plus de temps, aujourd'hui j'ouvre ma boutique de 10h à 12h et 14h à 19h...J'ai vu ces images qui me plaisent,alors!. Je vous souhaite un très beau week-end. Sylvie<br /> <br /> http://atelierdelouis.canalblog.com/
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C
C'est magnifique!!!<br /> je ne laisse pas beaucoup de coms désolée<br /> monsieur est là et nous sommes en plein boom<br /> mais je passe regulierement et c'est un régal
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C
Merci, tout ce que j'aime !!
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L
A travers ton joli reportage, non seulement on en apprend mais on sent tous ces traits de charactere qui caracterisent bien le Provencal..et qui font de lui ce qu'il est aujourd'hui: un etre fier de ses traditions.. Et qui ne pense qu'a les offrir a tous ceux qui en redemandent! Un peu tetu sur certains points, mais un coeur ensoleille... parfois coquin et qui aime la blague aussi!<br /> Bonne fin de journee<br /> Bises xxx<br /> Lilly
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S
On en apprend des choses sur ton blog, c'est très intéressant !<br /> Bonne journée
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